Le logement des veaux à ne plus negliger
Un mauvais veau n'a jamais fait une bonne vache ». Les six premiers mois de vie de l'animal sont déterminants pour le potentiel de production d'une vache laitière
Loger les veaux en bâtiment
Pour plus de confort de travail pour l'éleveur la solution de loger les veaux dans des bâtiments couverts ou totalement fermés est souvent privilégiée. Trop souvent, ce sont des locaux mal aménagés qui accueillent les veaux, provoquant des pathologies et des frais vétérinaires considérables.
De fait, le logement des veaux est une des choses essentielles à laquelle chaque éleveur doit réfléchir pour en améliorer les résultats techniques et en finir avec les tâches les plus pénibles. Trop souvent, il se focalise sur la salle de traite ou la stabulation et élude cette partie primordiale de son exploitation.
Pour être efficace, la nurserie se doit d'être pratique et il ne faut pas hésiter à faire appel à un spécialiste pour diagnostiquer l'existant, planifier les investissements et aborder l'organisation du travail. La pénibilité du travail doit être supprimée, le logement doit être accessible aux tracteurs qui apportent le fourrage et enlèvent le fumier, le paillage doit y être facilité. La manipulation des animaux et le transport du lait doivent être simplifiés à l'extrême.
Un investissement minimum nécessaire
Une nurserie neuve reste un investissement onéreux et l'éleveur pense trop souvent à tort qu'il est possible, pour une dépense limitée, d'aménager d'anciennes étables afin d'élever les veaux dans de bonnes conditions ! L'ambiance est très souvent le paramètre qui fait la différence dans une nurserie.
Juste après sa naissance, le veau est très sensible aux micro-organismes bactériens (colibacilles) et viraux (coronavirus, rotavirus).
Aussi, si l'on veut que tout se passe au mieux tous les paramètres ci-dessous doivent être strictement respectés :
- La règle première est d'évacuer l'humidité et de renouveler l'air efficacement sans créer pour autant de courant d'air. Une odeur d'ammoniaque forte est le signe caractéristique d'une mauvaise ventilation et doit alerter l'éleveur. Au démarrage, le volume d'air par animal doit être équivalent à 10 m3. Au sevrage il doit être égal à 15 m3.
- Le veau ne craint pas le froid mais il est sensible à l'humidité et aux variations de température supérieures à 8 °C
- Une ventilation efficace doit permettre de renouveler l'air, sans provoquer de courant d'air
- Les entrées d'air (0,1 m2 par veau) sont placées à plus de 2,5 m du sol, en pignon ou en façade, et protégées par un brise-vent.
- L'air ambiant, chargé de poussière et d'humidité, est évacué à travers une cheminée ou une faîtière ouverte (0,05 m2 par veau).
- Une ventilation dynamique, comme dans les ateliers hors sol, est très difficile à maîtriser mais une ventilation statique améliorée obtenue en installant un extracteur d'air dans une cheminée peut faire l'affaire. Dans un bâtiment humide, c'est un moyen efficace pour forcer la sortie de l'air vers l'extérieur en assainissant l'ambiance.
- Pour trois semaines de présence, la réglementation bien-être imposée par la PAC impose que la surface de la case soit comprise entre 1,6 et 1,8 m2, avec une largeur de 1 m pour une hauteur de 1.2m avec l'installation de deux porte-seaux, un pour le lait, l'autre pour l'eau
- Pour le plancher, l'utilisation de caillebotis en bois permet de garder sèche la litière, limite le paillage et facilite le curage. L'ensemble de ces éléments doit pouvoir être facilement démontable pour faciliter le nettoyage du local comme celui des cases
- Sous les cases et afin d'assurer une bonne évacuation des jus, le sol bétonné et étanche devra présenter une pente de 3% orientée de préférence vers l'avant. Un caniveau placé sous la ligne des seaux permettra de collecter ces effluents ainsi que les eaux de lavage à diriger vers une fosse ou un système de traitement adapté
- Le nettoyage du local et vide sanitaire sont à réaliser au moins une fois par an. Dans la mesure du possible, il est souhaitable de laisser le bâtiment vide pendant 15 jours à 3 semaines.
Loger les veaux en niches extérieures
Comme nous venons de le voir ci-dessus, les conditions à réunir pour l'obtention sans garantie d'un bâtiment idéal sont multiples, complexes et onéreuses. Les niches à veaux offrent à l'éleveur un grand nombre d'avantages
1. Moins de maladies
Afin d'éviter la contamination des veaux par contact avec des animaux plus vieux qui sont infectés ou porteurs d'organismes pathogènes (problèmes de poumons, coccidioses de diarrhées…) et faciliter leur surveillance il est conseillé de mettre les veaux le plus vite possible dans des niches individuelles. Sur le plan sanitaire, la meilleure solution est la niche extérieure à condition de respecter quelques règles fondamentales:
- Placer les niches dans un endroit suffisamment exposé à la lumière
- Le contact visuel avec les autres veaux est conseillé
- On évitera une niche trop petite, l'éleveur doit être capable de pénétrer à l'intérieur de la niche afin de pouvoir effectuer un soin sur l'animal.
- La présence d'une courette extérieure est vivement conseillée, cela rend plus aisé l'observation et améliore les conditions de vie des veaux. Les excréments et les déjections sont faits à l'extérieur de la niche. De plus quand il fait beau temps les veaux peuvent sortir de la niche et profitent des rayons du soleil
- Respecter une distance d'environ 50 cm entre chaque niche
- Il est indispensable d'installer le veau sur de la paille pour l'isoler de l'humidité et faciliter l'évacuation des jus. Un apport quotidien de paille permettra de constituer une litière propre et sèche. Son renouvellement se fera après chaque changement de « locataire ». Ce sera l'occasion de nettoyer et de désinfecter la niche
- Contrairement aux idées reçues, les veaux supportent le froid mais craignent les températures basses associées à une atmosphère humide et les courants d'air. En effet, un pelage humide est peu isolant et augmente fortement la sensibilité des veaux aux variations de température et au froid! Des veaux en bonne santé peuvent être mis dehors quand il gèle… L'air froid et sec n'est alors pas préjudiciable aux veaux. Et si le temps tourne à la pluie les veaux peuvent s'abriter dans des niches confinées, isolées et ventilées
- Si idéalement pour des questions pratiques les niches seraient à placer à proximité de la laiterie, leur orientation est primordiale ! Les veaux doivent être à l'abri des courants d'air et l'orientation des niches doit être raisonnée en fonction des vents dominants, du froid, de l'éclairement et de l'ensoleillement. Elle doit se faire sud-est si possible.
Après quelques semaines d'isolement, le veau possède ses propres défenses immunitaires, il peut désormais être regroupé avec ses congénères du même âge. Le logement en niches collectives facilite alors la conduite jusqu'à cinq mois. Elles rassemblant des veaux d'âges semblables, par tranches de 3 semaines d'âge au plus
2. Conditions de travail améliorées
- Les exploitations agricoles ne cessent de croitre, et généralement le nombre de veaux devient plus important. En cas de vêlages multiples les niches permettent d'augmenter rapidement le nombre de places disponibles
- En résines monobloc, empilables, elles sont solides et facilement réparables en cas de casse
- Le parc en acier galvanisé est composé de 3 parties assemblées, le montage est facile et rapide
- Pour le nettoyage de la cour extérieure, possibilité d'enfermer les veaux dans la niche grâce au front amovible du parc. Ce dernier bascule sur la niche. La niche à son tour bascule sur l'enclos pour curer et nettoyer l'air de couchage
- Sur roulettes, elles sont facilement déplaçables sans effort
- Possibilité d'intégrer au parc ou au portillon seau tétine individuel ou collectif (de type Milkbar). Ceci vous permet d'économiser votre temps pour nourrir les veaux
- Possibilité de fixer à l'intérieur des niches individuelles ou collectives un râtelier à foin pour nourrir en une seule fois et toujours disposer d'une vue d'ensemble de vos veaux
En conclusion : avantage niches à veau VS bâtiment
- Prix du mètre carré de surface « habitable » fortement diminué
- Gain de place
- Génisses beaucoup plus calmes en salle de traite
- Economie sur le temps de travail (curage, paillage, nettoyage…)
- Vide sanitaire facilement réalisable
- Condition d'hygiènes générales améliorées
- Economie sur les frais vétérinaire si le bâtiment d'élevage n'est pas adapté